Elèves sans papiers : Rassemblement le 3 mars 2016

Suite aux différentes mobilisations de l’année scolaire précédente concernant les jeunes scolarisé-e-s sans papiers et leur famille, des personnels de l’Education Nationale mobilisés (syndiqués ou non) appellent à un rassemblement contre les menaces d’expulsions d’élèves sans papiers.

Plusieurs dossiers recensés sont inquiétants : OQTF, assignations à résidence ou absence de réponses de la préfecture pour certains dossiers de lycéens et d’étudiants étrangers laissent planer une menace d’expulsion et mettent en péril leur parcours scolaire.

Le rassemblement aura lieu le jeudi 3 mars à 18h devant la préfecture.

Une audience est demandé pour évoquer ces situations et avoir des réponses concernant les jeunes sans papiers scolarisés sur Angers.

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Milena, Ruth, etc. : les enfants sans papiers réussissent aussi bien que les autres !

Ce mardi 7 juillet, Milena, élève de terminale ES au lycée Joachim du Bellay, arménienne et ayant reçu avec sa famille une obligation de quitter le territoire français, a été admise au bac ES avec la mention bien, et ce vendredi 10 juillet, son frère, élève en 3ème au collège Chevreul, est admis au diplôme national du brevet. De son côté, Ruth, la jeune fille d’origine angolaise et élève au collège de la Venaiserie, est admise avec la mention bien.

ecoliers_vos_papiersLe mérite de ces élèves, présents depuis quatre ans sur le territoire français, est particulièrement remarquable dans la mesure où les conditions de travail scolaire de ce printemps ont été rudes pour eux : parents assignés à résidence, injonctions à quitter le logement de demandeur d’asile, absence de ressources financières…

Les représentants des parents d’élèves (FCPE), les représentants des lycéens (UNL) ainsi que les enseignants du lycée Joachim du Bellay et des deux collèges susnommés saluent le courage et la détermination de ces élèves. Ils leur adressent, ainsi qu’à leurs parents, toutes leurs félicitations et soutiennent plus que jamais leurs efforts d’intégration si peu reconnus par les autorités françaises. Ces enfants étudient ici, vivent ici, et restent ici !  « 

LA LETTRE DE RUTH, ANGOLAISE, 15 ANS A FRANCOIS HOLLANDE

Si vous consultez le blog régulièrement, vous avez pu recevoir des infos concernant une jeune fille scolarisée au Collège de la Venaiserie et qui est menacé d’expulsion. La mobilisation se poursuite. Nous relayons une lettre qu’elle a adressé au Président de la République.

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Depuis 1 an, nous nous battons pour obtenir la régularisation de notre élève et de sa mère. Suite à des persécutions politiques, elles ont dû fuir l’Angola il y a 3 ans et sont aujourd’hui expulsables à tout moment. Ruth passera son Brevet des Collèges dans une semaine. Elle a écrit une lettre à François Hollande pour qu’enfin sa situation puisse changer et qu’elle puisse sereinement vivre ici. Les enseignants du collège La Venaiserie à Saint Barthelémy d’Anjou.( Maine-et-Loire)

De Ruth  Simone Baptista

Le 09 juin 2015

A Angers

Pour le Président de la République Française,  François Hollande.

Monsieur le Président,

Je m’appelle Ruth Simone Baptista,  j’ai 15 ans, j’habite à Angers avec ma sœur et ma mère. Cela fera trois ans que ma famille et moi nous sommes réfugiées en France.

Avant, j’habitais en Angola avec ma mère, ma grand-mère et mes sœurs jumelles, mes frères habitaient déjà chacun dans leur coin mais étaient tous les jours à la maison. J’allais à l’école et à l’église tous les jours, j’aimais rester dans ma chambre que je partageais avec mes sœurs et écrire mes histoires, réfléchir…

Dans mon pays, cela fait plus de trente ans que le même parti et le même président sont au pouvoir, le peuple en a assez et mes frères aussi, ils ont donc fait des manifestations et incité les gens à les suivre. Cela a engendré de telles conséquences sur nos vies qu’on a été obligé de fuir et de venir en France. Pourquoi la France ? Honnêtement je ne sais pas, j’évite de demander ces choses à ma mère.

Arrivées ici, nous ne connaissions personne bien sûr, nous étions perdues et nous avons dormi un mois dans la rue. Après avoir reçu des aides nous avons été logées et j’ai commencé à aller en cours en 5e au collège La Venaiserie à St Barthélémy d’Anjou.

Comment se lever tous les jours pour aller en cours si on n’arrivait pas à dormir, si à chaque fois j’avais peur qu’ils nous retrouvent, qu’ils viennent?(les policiers de mon pays). Je ne comprenais pas pourquoi j’allais en cours en quoi cela allait résoudre nos problèmes. Alors, j’ai décidé de jouer le jeu, le jeu d’être une fille normale, de me faire des amis, d’aller me balader, d’être une bonne élève comme d’habitude et de faire de la danse. Mais ma mère n’arrivait pas à jouer ce jeu, elle était obsédée à retrouver mes frères , elle cherchait n’importe quelle information sur le net, elle avait des cauchemars, insomnies. C’était très dur pour moi de la voir ainsi.

Avant on était une famille dans une maison, maman travaillait, on allait à la plage tous les week-end, mes sœurs et moi on allait en cours comme tout le monde, on avait des amis. Rien ne nous manquait , on ne mourrait pas de faim, on n’était pas dans le besoin.

Grâce à Dieu ma sœur nous a rejoint mais nous voilà maintenant sans rien, sans maison, sans futur, seules les aides des professeurs et des gens de bon coeur pour nous aider à tenir…Oui ! On nous a demandé de quitter la France mais pour aller où ? On n’a plus rien en Angola, plus d’emploi, plus de maison, on n’existe plus, on n’a le droit à plus rien. Mais là-bas, on nous attend, mais pas pour de bonnes choses.

Je ne veux pas rentrer, je ne veux pas partir d’ici, j’ai une famille, des amis, un futur. Je veux être médecin, j’irais au lycée en septembre, je veux soigner les gens, réunir des familles, les voir sourire, me voir sourire. Je veux enfin pouvoir vivre.

A cause de ma situation, je n’ai pas pu voyager en Allemagne avec mes camarades, je ne comprends pas pourquoi jusqu’à aujourd’hui pourquoi je n’ai pas pu y aller, connaître une autre culture, améliorer mon allemand comme les autres ? En quoi cela est-il dangereux ? Je suis resté seule quand ils sont partis, j’ai beaucoup pleurer , beaucoup, ça m’a brisé le coeur, peut-être que vous ne comprenez pas mais j’ai travaillé autant que les autres, j’y ai cru jusqu’au dernier moment et je suis restée, seulement par le fait de ne pas être française, de ne pas avoir de papiers, je suis quoi alors Monsieur ? Je suis qui ? On nous a dit de quitter l’appartement où on nous avait logées donc plus de toit alors je n’ai pas pu avoir de correspondante non plus, je n’ai pas demandé le pourquoi mais je me suis dit que c’était ça. Alors de mon propre gré, j’ai refuser de les accompagner découvrir  Angers, c’était trop dur, faire quoi si je n’avais pas de correspondante ?

Vivre cette vie est très dur, insupportable en vérité, je vous le dis, Monsieur, je suis épuisée, mon cerveau, mon corps, veulent du repos. Je veux juste aller en cours, que ma mère ait un emploi, reprendre mes cours de danse classique que maman ne peut plus payer, avoir une maison, une chambre, un chien, je veux pouvoir aller en vacances comme tous les français, faire un échange scolaire avec un pays, je veux aussi travailler bientôt, aider ma mère à payer mes études, je pense que dans toutes mes envies et espoirs, il n’y a rien qui puisse nuire à ce pays. « Le corps est faible mais l’esprit est fort »( dit la Bible) J’évite de penser à tout ce qui c’est passer , à mes frères, sinon je ne pourrais pas vivre, mais ça ne veut pas dire que j’ai oublié.

Monsieur le Président si vous avez lu cette lettre jusqu’ici, je voudrais vous dire la chance que vous avez d’être Président de ce pays, son peuple est très gentil, très solidaire, avec une histoire admirable.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de me lire.

Ruth

URL source: http://blogs.mediapart.fr/blog/resf/200615/la-lettre-de-ruth-angolaise-15-ans-francois-hollande

Eleve angolaise menacée d’expulsion – Collège de la Venaiserie

Les actions de soutien à l’élève angolaise menacée d’expulsion se poursuivent. Le collège et les enseignants continuent leur mobilisation.

la-mobilisation-pour-ruth-et-sa-famille-continue

Photo et Article parus dans Ouest-France, le 19/05/2015

http://www.ouest-france.fr/la-mobilisation-pour-ruth-et-sa-famille-continue-3412192

Rassemblement ce mercredi au Collège, à 17h30.

http://mobilisationcollegesaintbarthelemy.over-blog.com

Mobilisation pour une famille angolaise menacée d’expulsion ! (Angers)

Contre l’expulsion d’une famille angolaise, un collectif de soutien s’est créé et se mobilise pour obtenir sa régularisation !

RASSEMBLEMENT LE MERCREDI 28 JANVIER 2015,

à 17H devant la Préfecture du Maine-et-Loire

Angers : Régularisation d’une famille angolaise!

NON A L’EXPULSION DE NOS ELEVES !

Les personnels de l’école Nelson Mandela, du collège Californie, du lycée Jean moulin et du lycée Henri Dunant appellent à la solidarité contre l’expulsion d’une famille angolaise!

Madame M. a fui l’Angola en 2012 avec ses 5 enfants suite à des persécutions politiques. Arrivée en France, elle a été déboutée de sa demande d’asile, mais avait obtenu un titre de séjour qui n’a pas été renouvelé par la préfecture du Maine-et-Loire en septembre 2014, qui lui a signifié une OQTF. Ses enfants sont scolarisés dans nos établissements depuis leur arrivée en France, et leur scolarité se passe pour le mieux, malgré tous les obstacles.

Pourquoi briser un tel parcours?

Nous refusons l’expulsion de nos élèves et de leur mère vers un pays où leur sécurité ne serait pas assurée. Nous refusons d’expliquer à leurs camarades de classes pourquoi il y a une chaise vide à la rentrée ! Leur place est parmi nous à Angers où cette famille a recommencé à construire sa vie.

NOUS EXIGEONS LA REGULARISATION DE MME M. ET DE NOS ELEVES !

Contact:

mobilisation.regularisation@gmail.com

06 73 01 30 35

Pour signer la pétition en ligne :

https://www.change.org/p/pr%C3%A9fet-du-maine-et-loire-angers-r%C3%A9gularisation-d-une-famille-angolaise