Campement au Sanitas (Tours)

Appel du campement du Sanitas

Lors du prochain conseil municipal, comme lors de la dernière réunion concernant les associations sensées aider les personnes à la rue, il ne sera même pas question de la situation du campement du Sanitas.
Ce sera pourtant le 18 ième jour d’occupation du square, derrière le local de Chrétiens Migrants. Aucune solution n’est proposée. Mieux encore, des personnes logées en hébergement d’urgence se voient sommées d’en sortir : « vous n’avez qu’à aller camper avec les autres sous les tentes au Sanitas »…
Voici le texte écrit par les familles du campement.
Donnez à tout le monde une chance de montrer qui nous sommes, de ce que nous voulons ici, les raisons pour lesquelles nous sommes venues. Donnez nous la dignité. Nous sommes venus chercher cette dignité, le respect, l’éducation et la paix, que nous n’avons pas dans nos pays. Sans papier, sans logement nous ne pouvons pas vivre.
Nous ne pouvons pas vivre non plus dans ces conditions, encore des mois ou des années. Nous demandons au maire et au préfet de venir vivre avec nous quelques jours pour comprendre la réalité de nos problèmes. Nos enfants sont malades. Certains adultes aussi.
Un rassemblement a eu lieu le 6 juillet.
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P.-S.

Le Droit Au Logement et Chrétiens Migrants, sur place tous les jours, rappellent que les familles sont complètement épuisées. Cette situation est dangereuse, elle ne peut pas durer. Nous n’avons pas vocation à nous substituer aux responsabilités des pouvoirs publics.

Un article approximatif et orienté

Nous publions l’article suivant (paru dans Ouest France le 8 février) tout en dénonçant son contenu approximatif et orienté.

Article OF 8 Février

Approximatif et orienté dans la mesure où la journaliste met côte à côte des publics qui ne relèvent pas des mêmes dispositifs. Pour rappel, les demandeurs d’asile relèvent de dispositifs spécifiques. Ils n’ont pas à faire appel au 115 mais dans la mesure où  l’Etat et donc la Préfecture ne font pas leur job, les voilà contraints de solliciter ce dispositif.

L’article laisse supposer que le 115 serait saturé par la présence des demandeurs d’asile. Rappelons une fois encore qu’être demandeur d’asile c’est demander la protection à un pays. C’est une situation administrative précise, cela signifie que le demandeur d’asile a déposé une demande auprès de l’OFPRA (organisme chargé d’étudier la demande). En ce sens, l’Etat qui reçoit la demande doit mettre en place un accompagnement et permettre à ces personnes de vivre dignement. Comme vous le savez bien, c’est loin d’être le cas et ce depuis de nombreuses années maintenant.

Les réquisitions sont une conséquence de l’inertie des pouvoirs publics et une réponse pour permettre à ces personnes de se mettre à l’abri.

La journaliste reprend les propos de Philippe BRADFER, directeur de la Cohésion Sociale du Maine-et-Loire. Ce dernier semble se satisfaire de l’installation des préfabriqués de Rouchy. Nous imaginons que la journaliste, pour confronter ce discours, est allée voir ce qu’il en était à Rouchy. Il faut être malveillant ou particulièrement cynique pour oser dire que ce lieu est organisé et propre. Il renchérit en insistant sur le bien fondé de ce lieu qui a le mérite d’exister. C’es totalement inacceptable et proprement scandaleux de tenir de tels propos.

Les personnes qui ont pu se rendre sur ces lieux les condamnent fermement. Des travailleurs sociaux ont démissionné de leurs postes pour des questions d’éthique. De l’extérieur, ces préfabriqués entourés de grilles ressemblent davantage à un espace clos où les plus démunis sont en quelque sorte enfermés mais seulement la nuit. Le jour, ils peuvent se promener en toute liberté. D’ailleurs, n’est-ce pas, pour les pouvoirs publics, une manière de se dédouaner en soulignant l’intérêt d’un tel lieu.

En voulant, dans le même article, aborder la réquisition d’un côté et de l’autre l’hébergement d’urgence, c’est une manière subtile de vouloir montrer que le nécessaire est fait, que l’Etat, via la Préfecture, n’a rien à se reprocher. L’article se termine avec une litanie de chiffres montrant bien à quel point tout cela coûte cher.

Madame la journaliste, il faudra approfondir davantage vos articles si vous ne voulez continuer de colporter des imprécisions, à moins que celles-ci ne soient voulues. Quant à vous, Monsieur le Directeur, nous vous proposons de venir quelques nuits à Rouchy et d’y apprécier sa chaleur, son accueil et sa convivialité. Peut-être porteriez-vous un autre regard sur ce lieu qui est sous votre responsabilité.