Dans un contexte particulier où la xénophobie ambiante semble devenir un terreau très favorable à une fièvre nationaliste rampante, il nous semble impératif de réaffirmer les valeurs que nous défendons jour après jour, et souvent contre vents et marées. La première d’entre elles est sans conteste la fraternité qui nous unit tous, quels que soient notre couleur de peau, nos croyances ou nos statuts sociaux. Nous luttons également pour le respect des droits humains inscrits dans maints textes internationaux (la liberté de circulation, le droit d’asile, la convention internationale des droits de l’enfant) et exigeons l’application de ces textes.
Les événements qui secouent la France depuis quelques jours ne doit pas empêcher un regard lucide sur nos politiques d’intégration et sur les effets d’orientations politiques qui n’ont eu cesse depuis des décennies de réduire les humains à leur origine ethnique ou à leur situation administrative. Face à cela, il importe de réaffirmer la primauté de l’humain tout d’abord sur les statuts administratifs, les nationalités ou les croyances religieuses.
Pourquoi par exemple, le peuple français n’a pas été plus choqué que cela du décès d’un nourrisson dans les bras de sa mère, bravant la pluie et le froid ? Pourquoi ne sommes-nous pas descendus dans la rue par milliers ou millions pour dénoncer le traitement infligé aux migrants que ce soit à Calais ou en Méditerranée ? Pourquoi acceptons-nous si aisément les amalgames et les confusions de toute sorte quand il s’agit de faire de tous les musulmans des terroristes potentiels ? Pourquoi quand nos propres lois et valeurs sont bafouées, n’y a-t-il pas ce sursaut citoyen ?
La liste des questions est malheureusement longue et nous ne pouvons continuer à faire l’économie d’une vraie réflexion. Une réflexion qui doit être un préalable à l’action. Certes, et cela semble faire l’unanimité, il ne faudrait pas transiger sur les valeurs républicaines…. encore faudrait-il que nous nous mettions d’accord sur ces fameuses valeurs républicaines. De quoi parlons-nous ? Peut-on continuer à enfermer des enfants en centre de rétention ? Peut-on du jour au lendemain priver des mineurs ou des jeunes majeurs de toute protection ? Peut-on laisser les gens dormir dehors sous prétexte qu’ils n’ont pas les “bons” papiers ?
Nous vous laissons méditer ces interrogations si essentielles.
Ya basta