Au gré du vent….

Comme nous vous l’annoncions, désormais les collectivités locales, les mêmes qui pendant des années ont réitéré les mêmes arguments pour légitimer l’évacuation des réquisitions, sont désormais favorables à l’accueil de réfugiés (article Ouest France).

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http://www.ouest-france.fr/angers-refugies-lagglo-prete-accueillir-une-vingtaine-de-familles-3697366

Dans un tel contexte, on ne peut qu’être optimiste sur la manière dont la demande réouverture de la Petite Pignonnière sera étudiée.

Cela fait chaud au coeur !

Accueil des réfugiés : Assez de mots, des actes !

Une pétition réclamant la réouverture du site de la Petite Pignonnière est en ligne ainsi qu’une vidéo réalisée durant le week-end des accroche-coeurs.

Merci à nos compagnons du Cercle.

Pour la (ré)ouverture de la Petite Pignonnière

La Petite Pignonnière, rappelez-vous ! Une belle maison abandonnée par son propriétaire, à savoir l’Agglomération Angers Loire Métropole.

Durant plusieurs mois, environ 15 personnes avaient élu domicile dans cette demeure, dans l’attente de nouveaux rendez-vous administratifs et d’éventuelles avancées quant à leur situation. Faisant suite à une décision de justice, le 20 août dernier, l’expulsion des habitants s’est concrétisée et une vingtaine de personnes ont dû quitter ces lieux, qui étaient devenus les leurs, pour se réfugier dans les squares, les halls d’immeuble, les préaux, ou autres interstices de la vie urbaine.

En lien, le communiqué diffusé le soir de l’expulsion.

Angers accueille les touristes mais expulse les migrants.

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REPRIS PAR AUTORITÉ DE JUSTICE

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UNE MAISON VIDÉE DE SES HABITANTS

Après plusieurs, jours, nous ne pouvons constater que les incidences négatives dans la mesure où ces personnes ont dû trouvé refuge là où elles le pouvaient. Parallèlement, la maison est entièrement close alors qu’aucun projet n’est à venir la concernant.

Aujourd’hui, le contexte médiatique ambiant laisse entrevoir une timide prise de conscience de la situation internationale. Mais il faudra sans doute plus qu’une photographie pour que tout ce qui se passe en matière d’immigration et de droit d’asile puisse se transformer profondément.

Dans ce contexte, la réouverture de la Petite Pignonnière doit être exigée afin de pouvoir mettre des personnes à l’abri, qu’elles soient syriennes, irakiennes ou somaliennes. Les pays concernés par la guerre sont bien trop nombreux et de nombreuses populations vivent dans la terreur permanente, et dans un extrême dénuement.

Tout est une question de vision du monde. A chacun la sienne.

Nouvelles de Calais

https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2015/08/31/valls-a-calais-ou-lindigence-politique/

L’annonce du premier ministre pour sa visite à Calais : l’implantation de 120 tentes pour accueillir 1500 exilé-e-s, sur le site du bidonville créé en mars – avril dernier. Coût : 25 millions d’euros.

Les travaux de terrassement qui auraient dû être faits avant que la police ne rabatte les exilé-e-s vers ce terrain qui se transforme en marécage dès que la pluie se fait abondante seraient faits seulement cet hiver.

Des tentes seraient installées en plein hiver pour le tiers des exilé-e-s présent-e-s actuellement sur le site. Rien n’est dit à propos de ce que deviendront les autres.

À la frontière de deux États de 60 millions d’habitants parmi les plus riches de la planète naîtrait ainsi un infra-camp de réfugié-e-s, des tentes en nombre insuffisant, à côté d’une plate-forme de service elle-même insuffisante, le centre Jules Ferry.

Le tout pour un coût exorbitant.

On se souvient de la précédente venue de Manuel Valls en décembre 2013 (voir ici et ), au cours de laquelle il avait promis des diagnostics de la situation et des maisons des migrants, rien n’était venu, sauf des expulsions parmi les plus violentes que Calais ait connu six mois plus tard.

On songe à la venue de Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, en mai dernier, dont le résultat avait été que la durée des douches au centre Jules Ferry était passée de 4 à 6 minutes.

On se souvient de la décision annoncée en juin dernier par deux ministres au sortir d’un conseil des ministres, d’installer deux points d’eau, trente toilettes chimiques et une ligne de réverbères dans le bidonville, pour plus de 3000 personnes qui y habitaient alors.

Image d’un État indigent et sans perspectives.

Mais pendant qu’on parle de ça, l’attention est détournée des violences policières, des nouveaux grillages, du démantèlement du droit d’asile, des tentatives parfois réussies d’expulsion vers le Soudan, l’Afghanistan, l’Érythrée, des morts à la frontière, des mineurs à la rue, de l’impasse dans laquelle le gouvernement tente d’enterrer les exilé-e-s à Calais.

Philippe Wannesson

Angers accueille les touristes mais expulse les migrants.

Lettre ouverte aux instances locales qui ont exécuté l’avis d’expulsion de la Petite Pignonnière. Ils se reconnaîtront…

La réquisition de la Petite Pignonnière, située près du Biopôle, a pris fin ce jeudi 20 août. Une vingtaine de personnes somaliennes se sont vues contraintes de quitter la maison pour rejoindre la rue.

Quelle audace, après deux jours de tergiversations bureaucratiques, le couperet est tombé. Il est fatidique, inhumain, brutal, cynique et cruellement politique. Politique, un mot qui a perdu tout son sens étymologique. Il suffit de regarder les décisions politiques prises chaque jour.

Quelle brutalité que d’expulser, d’ordonner que ces personnes quittent leur habitat aussi précipitamment. Certes une décision judiciaire avait été prise mais quelle était l’urgence pour Angers Loire Métropole de récupérer si rapidement ce bien. Certains habitants vivaient dans cette maison depuis 6 mois. 6 mois durant lesquels ils ont tissé des liens avec l’agglomération angevine, prenant des cours de français à Bouchemaine ou à Saint Barthelemy d’Anjou, allant et revenant incessamment entre Angers et ses dédales administratifs et leur hébergement, certes provisoire, mais bien réel, dans lequel ils pouvaient espérer un peu de réconfort.

Vous avez décidé de leur demander de retourner dormir dehors, de ne pas avoir d’espace à soi, pour poser ses affaires, vivre, se sentir en sécurité, pouvoir se reposer mais aussi s’alimenter, se doucher. Tant de choses qui nous paraissent si banales. Ainsi, Vous, les politiques, vous êtes les seuls à ne pas savoir, à ne pas connaître leurs histoires, à vouloir ignorer ce qui est devant vous, devant vous yeux. Vous feignez l’ignorance et affirmez le principe de réalité, le droit de propriété est un bien beau prétexte. Bien. Mettez les à la rue si tel est votre souhait et votre conception de la politique…

Il est vrai que ces migrants somaliens n’ont guère besoin d’une telle propriété. Autant qu’ils aillent grossir les rangs des personnes dormant à la gare et ses alentours, ou encore ceux des personnes qui n’ont pu entrer à Rouchy… Bonne idée. Une idée lumineuse.

Vous avez raison, continuez dans cette voie. Il n’y a pas meilleure façon de les aguerrir à la vie administrative française et à toutes les tracasseries qui énervent tout à chacun. Après tout, le droit d’asile c’est pas non plus primordial. Faudrait être bête pour imaginer que le respect des textes internationaux et des législations en vigueur ne soit pas votre souci majeur. Il en va d’une question éthique dans la manière de considérer les migrants. Vous avez sans doute décidé d’user de cette catégorie pour oublier que ce sont des personnes, que leur présence, ici, qu’elle vous dérange et vous incommode, elle est bien réelle, et vous pourrez toujours les déplacer à votre guise mais ça ne changera rien aux problèmes multiples auxquels eux doivent faire face. Et que les vôtres sont bien accessoires en comparaison.

Un peu d’initiative aurait fait du bien en ces temps moroses. Mais faut croire que tout se perd, même en politique. Non, et puis ces réfugiés, c’est bien à la télévision, mais du côté du Biopôle, et ailleurs, on n’en veut pas.

Même chose pour nos amis rroms de la Roseraie, qui à l’image de nos camarades somaliens, se sont vus contraints de quitter leur hébergement pour rejoindre les ponts, et ce n’est pas une métaphore, ils vont bien s’abriter sous les ponts. Sont sympas les bidonvilles d’Angers en 2015. Quelle contribution des politiques locales. Heureusement, la marque Angers Loire Valley ne souffrira aucunement de cette expulsion. Chut, on n’en parle pas. Faut pas trop non plus que ça se sache.

Nous aurions aimé, Monsieur Béchu, en particulier que vous répondiez favorablement à notre demande d’entrevue. Peut-être aurions pu avancer quelques arguments afin de modifier votre vision de la situation.

C’est ainsi. Éternel recommencement. Cela fait déjà de trop nombreuses années que les expulsions se succèdent sans qu’aucune solution pérenne ne soit mise en place. De la tristesse. Du regret. Un sentiment de gâchis. De la colère aussi face à une telle méprise totale des obligations légales et éthiques.

Nous leur devons protection !

La Petite Pignonnière : Expulsion Imminente !

Au cœur de l’été et quelques semaines avant la rentrée, Angers Loire Métropole, avec à sa tête Monsieur Béchu, souhaite mettre à exécution l’avis d’expulsion rendu en sa faveur par le tribunal d’instance. L’expulsion devrait avoir lieu très prochainement et se traduira par la mise à la rue d’une quinzaine de migrants somaliens.

C’est ainsi que le gouvernement actuel, comme les précédents, avec la collaboration des instances locales, piétine allègrement le droit d’asile. Car bien au-delà de la question de l’hébergement et de l’occupation d’une maison vide, l’expulsion montre le vrai visage des politiques actuelles.

A l’image des autres réquisitions qui ont pu avoir lieu ces dernières années, les bâtiments seront vidés de leurs habitants, murés afin de rendre impossible le retour des personnes puis, dans la majorité des cas, laissés à l’abandon. Les habitants devront se débrouiller par eux-mêmes, certains retourneront à la rue, montrant ainsi le cynisme des politiques actuelles. Certains iront peut-être même frapper au portail des préfabriqués de Rouchy, malgré le caractère indigne et insalubre de cet espace.

Au lieu de laisser ces personnes vivre dans cette maison qui aujourd’hui n’a aucune vocation, Monsieur Béchu préfère sûrement les voir errer dans ces rues.

Aussi, à compter d’aujourd’hui, nous appelons toutes les personnes qui refusent cette décision et qui souhaitent apporter leur soutien aux migrants de venir sur place avant et pendant l’expulsion. La Petite Pignonnière possède un grand terrain qui peut accueillir des tentes et des campements. A défaut de vivre dans une maison, vivons en plein air !

Pour rappel, un lien vers une vidéo réalisée fin mai.

La Petite Pignonnière, première maison à droite juste après le BioPôle en direction du Plessis-Grammoire. Ligne de bus 10.

carte_petite Pignonnière.png (Image PNG, 1026 × 656 pixels) - Redimensionnée (81%)

Observatoire de l’enfermement des migrants

CP OEE final

Communiqué de presse

23 juin 2015

L’autre face du plan Cazeneuve : enfermer toujours plus les personnes migrantes :

Les mesures prises en urgence par le gouvernement, pour pallier le scandale public des conditions d’accueil des migrants rescapés des drames aux frontières de l’Europe, s’accompagnent d’un volet répressif que l’Observatoire de l’enfermement des étrangers entend dénoncer.

Prétendant « doser accueil des réfugiés et fermeté », le ministre annonce « une mobilisation de nos forces, de nos préfets pour interpeller davantage, faire des procédures et placer ceux qui doivent l’être en rétention », ajoutant qu’il entend « optimiser les capacités de rétention administrative ». Il s’agit d’enfermer pour tenter d’expulser toujours plus de migrants, une fois le tri effectué entre les présumés demandeurs d’asile et les autres.

Cette opposition de principe entre deux catégories figées, migrants économiques ou réfugiés, traduit une vision binaire réductrice et simpliste de la réalité des mouvements migratoires actuels. Elle conduit à faire subir à des milliers de personnes la violence de l’enfermement et d’une expulsion, ou de sa menace, au détriment de leurs droits fondamentaux et ne répond manifestement pas aux défis posés par les questions migratoires en France et en Europe aujourd’hui.

Flagrante illustration des abus et de l’absurdité de cette politique, des Érythréens, des Soudanais, des Afghans sont quotidiennement interpellés puis conduits de force en centres de rétention. Dernier épisode en date, le placement en rétention d’une quarantaine de ces ressortissants arrêtés à Calais jeudi 18 juin. Réfugiés en puissance, certains cherchent asile ailleurs qu’en France, d’autres n’ont pas pu déposer de demande avant leur interpellation. Ces tentatives d’expulsion sont vouées à la condamnation désormais habituelle des juridictions administratives, judiciaires ou de la Cour européenne des droits de l’homme. Ces personnes seront sans doute relâchées après avoir subi une privation de liberté abusive et la perspective angoissante d’une expulsion vers leur pays. Pour rien.

Nous sommes loin des assurances du gouvernement qui parle de mesures prises « dans le strict respect des droits et du droit de ceux qui ont été poussés sur les chemins de l’exode »

Les associations de l’OEE dénoncent depuis plusieurs années le caractère abusif que revêt ce recours à l’enfermement administratif et les violations graves et récurrentes qu’elle entraîne à l’encontre des droits des ressortissants de plus de 100 pays. Elles rappellent que ces mesures graves de privation de liberté ont concerné près de 50 000 personnes chaque année en métropole et Outre-mer. Un chiffre sans commune mesure avec ce qui se passe dans d’autres pays européens et qui n’a fait que s’accroître avec l’actuel gouvernement.

A l’heure où le projet de loi immigration arrive en discussion devant l’Assemblée nationale, ce choix du gouvernement de recourir plus encore à l’enfermement des migrants est un très mauvais signe. Le projet de loi contient des dispositions qui dotent les préfets de pouvoirs coercitifs augmentés pour enfermer, assigner à résidence et expulser en contournant les recours à la justice. Allant en sens contraire des engagements pris par le candidat Hollande, cette politique ne fait que conduire à la banalisation de cette politique d’enfermement.

L’OEE appelle à la fin de cette politique d’enfermement, emblématique des pratiques administratives les plus abusives,  et demande aux parlementaires de replacer au cœur de ces dispositions le respect des droits et de la dignité des personnes.

Organisations signataires membres de l’OEE:

ACAT-France, Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), COMEDE, FASTI, Genepi, GISTI, La Cimade,

Ligue des droits de l’homme, MRAP, Observatoire Citoyen du CRA de Palaiseau, Revue Pratiques,

Syndicat des avocats de France (SAF), Syndicat de la magistrature (SM), Syndicat de la médecine générale (SMG)

L’Observatoire de l’Enfermement des Étrangers (OEE) regroupe des associations et syndicats et propose une réflexion critique sur les conséquences de l’enfermement sur les personnes étrangères en France.

Pas de délai pour les habitants de la Petite Pignonnière

En date du 9 juillet, le JEX (le Uge aux Exécutions) a décidé de n’accorder aucun délai aux habitants de la Petite Pignonnière. Le statut spécifique de demandeur d’asile n’a pas été pris en compte dans les différents jugements. L’expulsion peut avoir lieu dès que le Président de la Communauté d’Agglomération Angers Loire Métropole, Christophe Béchu, en lien avec la Préfecture, souhaiteront mettre à éxécution le jugement précédemment rendu, à savoir que les personnes somaliennes qui ont trouvé refuge à la Petite Pignonnière doivent quitter les lieux.

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